
Dystopia – Un Poyo Rojo #2 au Rond Point : Alfonso Baron, Luciano Rosso et Hermes Gaido en version 3.0, leur spectacle taillé pour la génération Tik Tok la convainc et la séduit.
Sur la scène, un fond vert, un grand support, un radio cassette branché sur NRJ. Au dessus de la zone fond vert, sur les côtés, des écrans vidéo. Bonsoir, bienvenue à la deuxième représentation de Dystopia en France…
Voilà, en ombres chinoises, deux martiennes, talons aiguilles, cheveux longs, qui dansent, jouent d’un looper et de leurs voix, dans une ambiance mêlant sensualité et domination soft. Ce sont Alfonso Baron et Luciano Rosso, qui prennent le prétexte d’une émission de télévision pour entamer un dialogue avec eux même.
Sur le fond vert, ils dansent, chantent, bougent. Sur les écrans, leurs corps s’incrustent dans des vidéos, se recouvrent d’accessoires, écrivent une histoire.
Après 14 ans, Alfonso Baron, Luciano Rosso et Hermes Gaido ont voulu donner une suite à Un Poyo Rojo – Teatro Fisico, que j’avais bigrement apprécié en juin 2021. Là, j’ai eu plus de mal.
Le spectacle méticuleusement réglé, travaillé au millimètre, le résultat a son esthétique, une forme de beauté. Mais que regarder ? le travail des artistes, ou les écrans. La salle n’est pas pleine, le public est plus jeune que d’habitude. C’est le public qui est rivé à son téléphone, qui enchaîne les vidéos sur Youtube (une personne informée me signale que maintenant, c’est Tik Tok qu’on regarde à la chaîne). Il est enthousiaste, réagit au quart de tour. Il retrouve ses marques, reconnaît les filtres, les codes (la personne bien informée regrette maintenant de ne pas m’avoir accompagné).
Est-ce qu’ils ont trouvé une martingale ? le spectacle 3.0 ? Ils ont un public, différent, enthousiaste sans tomber dans l’exubérance. Un public convaincu, et c’est l’essentiel.
Au Théâtre du Rond Point jusqu’au 30 octobre 2022
Du mardi au samedi : 18h30
Une création de : Alfonso Baron, Hermes Gaido, Luciano Rosso
Avec : Alfonso Baron, Luciano Rosso
Mise en scène : Hermes Gaido
Visuel : Stéphane Trapier