La Cabane aux Merveilles – Les Déchargeurs : grand coup de cœur pour ce petit bijou à savoir découvrir

La Cabane aux Merveilles aux Déchargeurs : un grand coup de cœur pour les mots de Justine Chasles, accompagnée par Nicolas Porcher, mots dits, mots chantés, qui vous embarqueront dans son univers de mélancolie heureuse, et vous mettront un sacré baume à l’âme.

Sur le sol de la scène, Justine Chasles est allongée, dans une robe de sequins rose dorés, les yeux fermés, parfois elle fredonne. Dans les enceintes, on entend des mots. Bijou. Berceau. Manteau…. elle ouvre les yeux. J’ai bâti quatre murs.

Mademoiselle J chante, sa voix évoque celle de Barbara. Petit à petit, elle conte une histoire, l’histoire d’une petite soeur qui ne sentait pas sa place dans le monde, qui s’est réfugiée dans un endroit tout serré, qui a commencé à écrire, à chanter, pour construire l’univers à sa main.

Justine Chasles chante, entre chaque chanson elle raconte, c’est le côté inclassable de son spectacle, mi chanté mi joué. Elle est accompagnée par Nicolas Porcher, homme orchestre qui assure la régie, le son, qui joue de la guitare et du looper.

Et ça marche. Ça marche bigrement bien. Elle m’a embarqué dès les premières mesures. Dans son univers à elle, tout plein de sa mélancolie, une mélancolie douce, une mélancolie heureuse, une mélancolie constructive. L’allégorie d’une naissance, de sa vraie naissance au monde qui lui va, et c’est le plus important, de se construire un monde qui vous va, depuis les quatre murs qui la serrent jusqu’au moment où elle est prête, la cabane a joué son rôle, une fois qu’on les a quittées, les cabanes tombent en poussière.

Pendant ce voyage, elle se confie, donne les clés. Dans son univers, on peut être appartenu. Pas appartenir à, pas posséder. Être appartenu. Les mots sont puissants. Elle croit aux mensonges ? Est-ce que nous n’avons pas tous un peu envie d’y croire ? Elle rappelle que toucher au regard d’un enfant, c’est l’acte le plus grave qui soit. On ne touche pas au regard d’un enfant.

Chacun de ses textes a construit une image, c’est la magie du spectacle vivant de permettre au spectateur de faire son travail, de recevoir des mots, des mots joués, des mots chantés, de laisser son cœur, son cerveau, ses tripes… absorber ces mots, les intégrer à son histoire, construire les images avec lesquelles il repart.

Chanter c’est guérir ? peut-être. Écouter, voir Justine Chasles, c’est en tout cas se laisser mettre un sacré baume à l’âme.

Je suis sorti heureux, rassuré, on peut construire un univers, son univers, avec des mots, des mots qu’on écrit, des mots qu’on dit, des mots qu’on chante. On peut se retrouver dans l’univers des mots d’un(e) autre. On peut. Je suis sorti amoureux de l’univers de Justine Chasles. Un peu amoureux de mademoiselle J, aussi, ne le répétez pas, c’est dit avec le regard émerveillé d’un enfant.

La Cabane aux Merveilles se joue dans la petite salle des Déchargeurs. Une petite salle, voûtée, intimiste, dans laquelle on descend par un escalier un peu raide. Une petite salle qui va comme un gant à Justine Chasles. Une petite salle qui est un peu la Cabane aux Merveilles.

Profitez-en, il reste quelque dates. Laissez-vous embarquer. Laissez-vous émerveiller.

Au Théâtre Les Déchargeurs jusqu’au 25/11/2022
Jeudi – vendredi : 19h30

Texte, chansons, jeu : Justine Chasles
Musique, arrangements : Nicolas Porcher
Mise en scène : Romane Le-Hyaric

Visuel : photographe.co

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