
La force du coquelicot – Espace Roseau Teinturiers – 16h50 : une jolie invitation à vivre selon les principes du Kintsugi, cet art japonais qui consiste à réparer les céramiques cassées en sublimant leurs brisures avec de la poudre d’or.
Sur la scène, un billot de bois, deux rochers, un vélo par terre. Une longue séquence de guitare, le noir. Le bruit d’un accident de vélo, de roue qui finit de tourner dans le vide. Madame ? Madame ? Ca va ? Vous m’entendez ?
On est au bord d’un précipice. L’une voulait s’envoler, son vélo s’est cabré, l’autre passait par là.
Deux êtres fissurés, blessés, qui se rencontrent par hasard. Se livrent, s’écoutent. Apprennent à verbaliser, l’importance de parler, la difficulté à laisser l’autre prendre soin de soi. Réalisent que, quand on est fracassé, on ne peut pas se réparer, mais on peut resserrer les morceaux.
La Force du Coquelicot est une leçon de Kintsugi, cet art japonais qui consiste à réparer les céramiques en sublimant les lignes de cassures avec de la poudre d’or, et qui est aussi une philosophie de vie. En cinq temps : rassembler ses forces, prendre le temps de la cicatrisation/reconstruction, faire peau neuve, assumer son histoire et ses fêlures, bannir la quête de la perfection et apprécier les petits défauts. Il parait que les objets et les âmes ainsi réparés sont beaucoup plus solides qu’avant.
Lydia Cherton est touchante dans ce texte qu’elle a écrit, dont le spectateur ressortira rasséréné, le carnet plein de jolies maximes. On a tous des blessures cachées…
Avignon 2023 : Espace Roseau Teinturiers : 16h50
Durée : 1h20
Texte : Lydia Cherton
Avec : Lydia Cherton, Julien Joerger
Mise en scène : Bruno Banon
Visuel : DR
Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com
