La Nuit des Rois (Lucernaire / Avignon 2023 : Roi René) : condensé, sympathique, convaincant

La Nuit des Rois au Lucernaire : Benoît Facerias concentre l’action sur la maison de Viola. Une version courte et convaincante, une conclusion sympathique pour une journée en famille, ou une bonne idée pour commencer une soirée entre amis.

Ils sont trois, vêtus de noir, sur le côté la scène vide, qui attendent les spectateurs. Lunettes noires, guitare et cajon. Chapeau de paille, longue jupe. The show must go on

Shakespeare a écrit La Nuit des Rois pour être jouée pendant les fêtes de l’Épiphanie. En Illyrie, le duc Orsino est amoureux de Viola, qui porte le deuil et le repousse. Pendant ce temps là, une tempête cause le naufrage d’un navire où se trouvaient Viola et Sébastien, deux jumeaux. Chacun croit que l’autre est mort, Viola s’habille en homme, devient Cesario, le page d’Orsino. Tout est en place. Orsino aime Viola qui aime Cesario qui aime Orsino. Quiproquos et farces s’enchainent jusqu’à la réapparition de Sébastien.

Benoît Facerias a concentré l’action sur la maison de Viola pour tenir 1h10, et ça marche bien, je suis ressorti en les trouvant presque trop sages sur scène, la tension des soirs de première certainement. Les marques trouvées, un poil de musicalité dans les voix, un zeste d’érotisme torride dans le jeu, ça sera savoureux, ils auront restauré l’ambiguïté troublante qui m’a un peu manqué, souvenons-nous qu’en 1602 les femmes ne montaient pas sur scène, que c’est un homme qui jouait Viola travestie en Cesario.

On passe un bon moment, l’adaptation est convaincante, c’est une bonne conclusion à une journée familiale… ou un bon moyen de commencer une soirée entre amis.

Au Lucernaire jusqu’au 27/08/23
Du mercredi au samedi : 18h30; dimanche : 15h00
Durée : 1h10
Avignon 2023 : Théâtre du Roi René, 21h20

Texte : d’après William Shakespeare
Avec : Pierre Boulben ou Melchïor Lebeaut, Benoît Facerias ou Maxime Bocquet, Céline Laugier ou Nolwen Cosmao, Ugo Pacitto ou Clément Paul Lhuaire, Arnaud Raboutet ou César Duminil, Joséphine Thoby ou Justine Morel
Mise en scène : Benoît Facerias

Visuel : Loris A Castle

Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com

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