Zoé [et maintenant les vivants] – Théâtre Ouvert : un hymne à la vie, à la force des rites et de la famille

Zoé [et maintenant les vivants] au Théâtre Ouvert : Théo Askolovitch parle de la mort de sa mère avec humour, naturel et spontanéité. Un hymne à la vie, un message d’amour. Il y a une magie complice dans la distribution, et le spectateur ressort un peu plus fort qu’il n’est arrivé.

La scène est recouverte de blanc, le sol, le fond. De chaque côté, deux chaises pliantes, un portant. Pendant que le public s’installe, Nola, Sasha et leur père vont, de long en large. Sasha s’approche du bord de scène. Bonsoir, j’ai perdu ma mère un vendredi…

Ce vendredi soir, ils devaient partir en vacances, des vacances attendues. Nola est chez des amis, elle fête son bac, Sasha a 14 ans. Zoé doit subir une intervention bénigne, elle se passe mal. Zoé, c’est l’histoire d’un deuil, l’histoire d’une famille soudée qui se tient au corps, à travers les rites, les traditions, les souvenirs. Une famille qui se recompose, plus tard, pas si tard.

La force de Théo Askolovitch est d’arriver à parler de la mort de sa mère sans jamais tomber dans le pathos. Il parle de mort, il parle de vie, surtout. Zoé est une pièce pleine de naturel, de spontanéité, d’humour. On y trouve les rites, ceux qu’on suit sans trop comprendre qu’ils nous emportent au fond pour mieux qu’on remonte. On y trouve la force de la famille.

Zoé est un pêlemêle de moments, qu’on regarde avec attachement, la chronologie n’a pas d’importance, ce qui est important c’est de garder la possibilité de sourire, même quand ce n’est pas le bon cercueil, quand ce n’est pas le bon moment, quand le rabbin prépare l’enterrement comme on prépare un partiel. En famille, on se dispute, on se dit les choses, et comme ce soir le spectateur fait partie de la famille, les acteurs peuvent un instant sortir de leur personnage, s’interpeller sur le sens de la scène comme leurs personnages s’interpellent sur le souvenir d’un instant.

Les mots de Théo Askolovitch sont précis, efficaces. Chacun porte, qu’il doive faire rire le spectateur, ou qu’il doive le faire réfléchir. Il les porte sur scène avec Marilou Aussilloux et Serge Avédikian, il y a une magie complice et contagieuse dans cette distribution, qui embarque le spectateur et le laisse repartir un peu plus fort qu’il n’est arrivé.

Au Théâtre Ouvert jusqu’au 21/10/23
Lundi, mardi, mercredi : 19h30; jeudi, vendredi : 20h30; samedi : 20h30 ou 18h00
Durée : 1h10

Texte : Théo Askolovitch
Avec : Théo Askolovitch, Marilou Aussilloux / Maïka Louakairim, Serge Avédikian
Mise en scène : Théo Askolovitch

Visuel : DR

Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com

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